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dimanche 3 juillet 2016

La Maison des intentions particulières - John Boyne


De Saint-Pétersbourg en 1917 à Londres de nos jours, la trajectoire tumultueuse de deux êtres unis par l'amour, les secrets, et la folie de l'Histoire.

Pour Gueorgui Yachmenev, petit paysan russe, tout débute comme un conte de fées : engagé afin de protéger le tsarévitch Alexeï Romanov, il se retrouve dans le fastueux palais impérial. Le rêve se poursuit lorsqu'il rencontre les quatre soeurs d'Alexeï, les princesses Romanov, parmi lesquelles la belle Anastasia. Mais la révolution va éclater, balayant tout sur son passage...
1981, Londres : Gueorgui veille Zoïa, sa femme, qui est mourante. Ensemble, grâce à un amour infaillible, ils ont supporté l'exil et le poids d'incroyables secrets.
Qu'est-il arrivé en Russie ? Pourquoi Zoïa vit-elle toujours dans la peur ? Quels fantômes du passé la poursuivent encore ?


Edition : Pocket
Date de publication : 2012
Nombre de pages : 544

Oui, j'ai un truc avec John Boyne, oui. Je suis tombée sur ce livre quand j'achetais Le garçon au sommet de la montagne et je n'avais pas prévu de le prendre aussi mais il m'a appelée, que voulez-vous ? Comme j'ai décidé de lire tous les livres de l'auteur, je me suis dit que j'allais enchaîner ces deux-là, et ça m'a beaucoup plu !

Avant toute chose, il faut savoir que ce livre est sorti sous le nom de La maison Ipatiev il y a quelques temps, et qu'il a été renommé La Maison des intentions particulières cette année seulement lors de sa réédition. On y retrouve en parallèle deux histoires liées par un même homme : Gueorgui, à deux stades de sa vie : en 1917, alors qu'il n'était qu'un adolescent, et en 1981, devenu un vieil homme. Au fil de l'histoire, le temps défile en 1917 et recule en 1981, pour finalement que les deux histoires se rejoignent au moment où tout se bouscule, au moment décisif, au moment où le livre prend tout son sens. J'ai adoré cette chronologie-là. Ça cultivait un certain mystère, ça posait beaucoup de questions : quand le décompte va-t-il s'arrêter ? Quand est-ce que tout va s’éclaircir ? Parce que le gros point fort du livre, c'est justement ça : on connait le début, on connait la fin, et pourtant l'auteur arrive à gérer un certain suspense et à nous faire découvrir des choses petit à petit.

C'était la première fois que ça m'arrivait avec John Boyne : j'ai deviné le truc, le retournement, ce qui me cause habituellement avec ses livres le traditionnel choc. Et ça, c'est à cause de quelque chose que je dirais pas (ce serait presque du spoil, si je ne dis rien peut-être que ça passera inaperçu pour vous), qui a été vraiment mal choisi selon moi. Donc juste un avertissement : ne cherchez pas trop sur Internet d'info sur le livre pendant votre lecture, n'allez pas préparer votre chronique par avance ou quelque chose comme ça. Cependant, ça n'a pas gâché ma lecture, puisqu'il restait tout de même la question principale : pourquoi ?

L'aspect historique du livre est très intéressant, même si j'aurais aimé être encore plus plongée dans la révolution russe, même si cela prend déjà de la place dans l'histoire ! Quant à la romance, malgré un début un peu facile à mon avis, je crois que c'est une des plus belles histoires d'amour que j'ai lue. Loin de là les déclarations passionnées, le romantisme à toute épreuve et les scènes mignonnes toutes les trois pages, pourtant l'auteur montre ici l'amour d'une manière toute aussi belle.

Gueorgui est selon moi un personnage très original, sans que je sache pourquoi. Peut-être parce que je l'ai vu rajeunir et vieillir en même temps, et que ça m'a donné une idée très particulière sur son évolution dans la vie, mais je l'ai trouvé très intéressant et attachant. Il a une vision unique du monde qui l'entoure, et j'ai vraiment aimé découvrir la vie avec ses yeux, même s'il n'était pas toujours des plus optimistes (en fait, il est même carrément pessimiste). L'histoire est surtout basée sur lui, même si on découvre d'autres personnages importants pour lui et pour l'histoire, tout reste très axé sur lui-même et c'est un peu dommage parce que j'aurais aimé en apprendre plus sur certains. Malgré tout, Zoïa m'a beaucoup touchée et émue, c'est un personnage pour qui j'éprouve autant d'admiration que de pitié et qui va rester dans un coin de ma tête un moment encore, je pense.

J'ai besoin de parler de l'écriture de John Boyne, vraiment ? Comme d'habitude j'ai adoré, c'est très fluide tout en étant percutant, beau tout en étant horrible. J'ai fini ce livre un soir, et ça m'a un peu déprimée sur le coup, la fin reste une fin dans son style, quoique moins choquante et plus attendue que les autres. Ce qui m'a rendue morose aussi c'est le sentiment très négatif sur le fait de vieillir qu'a Gueorgui, au moment où j'ai fini le livre j'aurais bien voulu m'en passer, mais avec du recul, je crois que c'est nécessaire et que ça a un sens pour ce personnage.

C'était donc une très bonne lecture pour moi, je vous la recommande mille fois ! Quant à moi, je vais lire les deux derniers livres de John Boyne traduits en français le plus vite possible.

Ma note : ★★★★★

Et vous, l'avez-vous lu ? Qu'en avez-vous pensé ?

mercredi 29 juin 2016

Le garçon au sommet de la montagne - John Boyne


A l'aube de la Seconde Guerre mondiale, Pierrot vit à Paris avec ses parents, ignorant tout des nazis. Devenu orphelin, il est envoyé chez sa tante, en Allemagne, dans une maison au sommet d'une montagne.
Ce n'est pas une maison ordinaire. Le Berghof est la résidence d'Adolf Hitler. Pierrot va découvrir là un autre monde, fascinant et monstrueux.


Edition : Gallimard Jeunesse
Date de publication : 9 juin 2016
Nombre de pages : 272

« Il est l'obscurité au centre du monde. »

En tant que grande fan de John Boyne, je ne pouvais pas passer à côté de son nouveau roman. Je me suis donc jetée dessus quand il est sorti, très nostalgique de Le garçon en pyjama rayé et même s'il ne dépasse pas ce dernier selon moi, c'était une excellente lecture.

Pierrot est un petit garçon de sept ans, habitué à vivre à Paris avec sa mère, son chien, et son meilleur ami et voisin Anshel. Malheureusement, sa petite vie ne va pas continuer comme prévu : sa mère meurt, et il est envoyé chez une tante inconnue en Allemagne, loin de tout ce qu'il connait. L'ambiance est très différente là-bas, surtout quand Monsieur vient : tout doit être prêt, il faut être sage, et parler allemand.

J'entends souvent les gens dire, à propos des nazis : "Moi, je n'aurais jamais fait ça !". Je crois que Le garçon au sommet de la montagne est un livre pour ces gens-là, pour leur dire "Ah oui ? Qu'est-ce que tu en sais ?". C'est un livre sur l'endoctrinement, sur les choses horribles que les hommes peuvent faire et celles auxquelles ils peuvent croire. C'est un livre qui montre que personne n'est à l'abri de devenir coupable. Que même les plus gentils, les plus innocents, les plus tournés vers les autres peuvent se faire entrer les mauvaises idées dans la tête. Et je trouve que ça rend les choses encore plus horribles.

Ce livre est un chef-d'oeuvre. Il m'a mise mal à l'aise au bout d'un moment, et je pense que ça demande un grand talent de la part de l'auteur. A mon avis, c'est ce qu'il recherchait en écrivant ce livre, afin que son message passe de la meilleure façon possible. Malgré ce qu'il faisait et ce qu'il devenait, j'éprouvais toujours quelque chose pour Pierrot, un certain attachement. John Boyne m'a une fois de plus malmenée, mais comme d'habitude j'en redemande (c'est l'effet John Boyne, que voulez-vous ?).

Les personnages sont très intéressants, ils ont tous leur raison d'exister et surtout leur humanité, dans sa splendeur et sa laideur. Ils m'ont beaucoup émue, beaucoup touchée, tandis que d'autres m'ont tout simplement horrifiée. Le plus perturbant reste les personnages qui me touchent et m'horrifie, mais c'est très intéressant de voir un tel paradoxe.

Les fins de l'auteur sont toujours très surprenantes voire choquantes, mais celle-ci entre plutôt dans la première catégorie. J'ai aimé retrouver son style simple mais percutant, et les différents clins d’œil à ses autres livres font très plaisir. C'est comme un petit plus pour les lecteurs fidèles, disons.

Le garçon au sommet de la montagne est une lecture que je conseille à tous, petits ou grands, c'est un livre qui fait réfléchir quelque que soit l'âge du lecteur et qui devrait être imposé à tous, si cela ne tenait qu'à moi.

Ma note : ★★★★★